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Transformation rétrovirale, le modèle des érythroleucémies de Friend Le rétrovirus de Friend
a été découvert par Charlotte Friend en 1957. Il est spécifique des
souris et provoque différentes leucémies (érythroïdes, lymphoïdes
)
Elle
se déroule à partir de cellules souches se multipliant et se différenciant
sous l'action de divers facteurs de croissance.
Il en existe deux catégories : -
Le
Friend Murine Leukemia Virus ou FmuLV :
il est compétent pour la réplication (il
peut se multiplier sans laide dun autre virus) et il est
leucémogène tardif car provoquant une leucémie tardivement (6 à
9 mois après)
- Le Spleen Focus Forming Virus ou SFFV : il est défectif pour la réplication car il a besoin dun autre virus pour se multiplier (en loccurrence un FmuLV) et il est leucémogène aigu car il provoque une tumeur en 4 à 6 semaines.
Cest
un virus à ARN.
La forme provirale présente une duplication des extrémités 5 et 3 formant ainsi les séquences LTR. La forme virale possède à la place une queue poly A.Le génome du FmuLV = 8 kb environ - La partie gag = environ 2 kb : protéines de la nucléocapside p15 p12 p30 p10 - La partie pol = environ 3 kb : RT (reverse transcriptase) Rnase H (maturation du génome proviral) Cas du complexe rétroviral de Friend :
FmuLV + SFFV à perte de séquence dans gag : il ny a plus de protéine gag à perte dans pol : il ny a plus de protéine RT à perte dans env : il ny a plus de gp70 ni de p15E mais une protéine unique gp55 Il y a sans doute recombinaison avec le génome murin : une région spécifique du SFFV dans env (qui a un rôle dans la pathogénèse)
Décès par éclatement
de la rate. Le sang périphérique est envahi par les érythroblastes. Il y a prolifération et différenciation de ces cellules sans EPO. La multiplication anormale de BFU-E et CFU-E entraîne une prolifération des érythroblastes et des globules rouges donc une augmentation de lhématocrite.
Il y a délétion dans la zone de clivage de gp70 et p15E ce qui entraîne la production de gp55 qui a deux propriétés : -
la
gp55 se fixe dans la membrane de la cellule infectée donc celle-ci exprime
à sa surface gp55 (10% de la gp55 en fait ; 90% reste dans le cytoplasme) · Les étapes de lérythroleucémie aiguë de Friend : Découverte
par Charlotte Friend : la greffe de fragments de rate en fin de
maladie sur des souris immunodéficientes (irradiées) provoque une tumeur.
Si la greffe est pratiquée en début de maladie il ny a pas de
tumeur.
BFU-E et CFU-E prolifèrent ; il y a polyclonalité. Cette première étape se traduit par une prolifération de cellules proérythroblastiques provoquant une hépatosplénomégalie. Ces cellules ne sont pas tumorales car, réimplantées dans une autre organisme, elles ne provoquent pas de tumeurs. cette première étape de la maladie résulte de l'activation du récepteur à l'EPO.
Apparition de cellules tumorales pour
lesquelles on observe une perte d'activité du gène suppresseur
de tumeur p53 et une surexpression d'un facteur de transcription Spi-1
intervenant comme inhibiteur de la différenciation . Parmi ces cellules une seule prolifère et provoque une tumeur. Cette cellule est la cellule tumorale de Friend (blocage de la différenciation) ; elle est à lorigine dune lignée monoclonale.
L'analyse de cellules tumorales de différentes
souris infectées par le virus SFFV a permis de mettre en évidence
l'implication du locus Spi-1 du chromosome 7 dans l'apparition de la
maladie de Friend et donc du phénotype tumoral. En effet, on
retrouve le même site d'insertion du provirus SFFV chez les différentes
souris malades étudiées. On parle de mutagénèse insertionnelle :
L'analyse des cellules tumorales d'une
même souris infectée a mis en évidence le caractère
monoclonal des différentes cellules tumorale ainsi que leur capacité
à se disperser dans l'organisme pour envahir de nouveaux territoires
(métastases)
Le
virus SFFV sinsère dans la région génomique courte en amont dun
gène à 5 exons : Spi 1 Elle possède deux domaines :
· Souris transgénique Spi 1 : On
implante une construction génique avec le virus SFFV et sa séquence
régulatrice LTR et le locus Spi1 afin de mettre en évidence
le caractère multiétape de l'acquisition du phénotype
tumoral.
1ère étape : hépato-splénomégalie et anémie (hématocrite 20 à 25 %) On
prélève la moelle et la rate : les cellules poussent si on ajoute
EPO et seulement EPO
Prolifération
de proérythroblastes sans différenciation en globules rouges à anémie
Si
on fait une transfusion in-vivo à régression de la maladie
Non tumorigène
Surexpression
de Spi 1 à arrêt de maturation dans la différenciation des proérythroblastes
ayant proliféré
P53 normale 2ème étape
Rechute
Prélèvement
de la rate et de la moelle
Prolifération
de proérythroblastes bloqués dans la différenciation
Indépendance
vis à vis de lEPO
Tumorigène
Mutation de p53 dans 60% des animaux
Si
on réalise un croisement de souris on constate que labsence
de p53 nest pas nécessaire à la maladie et les deux évènements (tumorigénicité
et indépendance à lEPO) sont indépendants .
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